15.1.07

Lecture by Ivan Lapeyroux



Philosopher Ivan Lapeyroux was invited to give the opening lecture of the workshop, about the topic: “Proto-capitalisme / logiques de résistances. Re-penser les espaces européen”. After a first introduction about the history of UE, completed with some biographical suggestions (A. Badiou, J. L. Nancy, Deleuze-et-Guattari), Ivan asks himself and the audience to think about a topic question: “Was UE created to just respond to the dinamic capitalist system, which sees the accumulation of the capital as his first and essential law?”. Some important issues about this topic were already set out by sociologist and antropologist G. Balandier and by G. Lipovestky, defining some of the foundant elements of post-modernity and cities of post-modernity.
Passing then through some architectural issues by F. Roche, the eight definitions of spaces given by P. Sloterdijk and the “radical humanism” topic, Ivan points out the main concepts for a theory of the public spaces, of the living together and of mutual understandment.

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Read the full text by Ivan Lapeyroux:

« Proto-capitalisme / logiques de résistances »
(Re-penser les espaces européen)

QUELQUES REMARQUQUES Préliminaires à propos de l’UE :

Le Conseil européen, du 13 décembre 2002 à Copenhague, a fait franchir au processus d’unification européenne une des étapes les plus importantes de toute son histoire. En décidant de faire adhérer dix nouveaux pays à partir du 1er mai 2004, les Quinze n’ont pas seulement élargi la surface géographique ni accru le nombre de citoyens de l’Union européenne. Ils ont mis fin à la coupure brutale du continent, divisé depuis 1945 entre le monde libre et le monde communiste.

Donc ce qu’il s’agit de penser cet espace de liberté (pour moi dans ma perspective) avec des philosophes + connu comme A. Badiou dans un de ces derniers ouvrage (comme point d’appuis) Le Siècle (2005) mais aussi Jean-Luc Nancy dans : La création du monde ou la mondialisation (2002), Peter Sloterdijk dans sa pertinente théorie des espaces de Sphère III mais aussi Deleuze-et-Guattari dont le livre L’anti-Œdipe – capitalisme et schizophrénie, (1972-1973) reste encore entièrement insuffisament exploité.

UE qui permet à des pays également européens, de par leur situation géographique, leur culture, leur histoire, leurs aspirations, tels que la République tchèque, l’Estonie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovénie et la Slovaquie, de rejoindre un espacer démocratique européen et de partager le grand dessein des pères fondateurs. Les traités d’adhésion, signés à Athènes le 16 avril 2003, permettent en particulier aux peuples des nouveaux membres de participer dans les mêmes conditions que leurs partenaires aux élections européennes de juin 2004.

La perspective de cet élargissement remonte à 1989, date de la chute du mur de Berlin. Très rapidement, l’UE met en place le programme d’assistance financière pour aider les jeunes démocraties à reconstruire leurs économies et faciliter leur réforme politique. Le 22 juin 1993, le Conseil européen de Copenhague prend une décision stratégique en déclarant pour la première fois que « les pays associés d’Europe centrale et orientale qui le désirent doivent pouvoir devenir membre de l’Union ». Trois principaux critères, (que je ne fait que rappeler et esquisser mais qu’il s’agirait d’interroger plus profondément sur leurs contenus et valeurs) ; auxquels les pays candidats devront satisfaire avant leur adhésion, sont fixés :

— 1 critère politique : la présence d’institutions stables garantissant la démocratie, la primauté du droit, le respect des droits de l’homme et des minorités ainsi que leur protection.

— 1 critère économique : l’existence d’une économie de marché viable ainsi que la capacité de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de l’UE.

— 1 critère de la reprise de l’acquis communautaire : la capacité du pays candidat à en assumer les obligations et notamment de souscrire aux objectifs de l’union politique, économique et monétaire.

Les travaux de la Convention sur l’avenir de l’Union européenne, présidée par Valéry Giscard d’Estaing, se sont terminés en juin 2003. Destinés à faire adopter une Constitution par la nouvelle Union européenne à vingt-cinq membres, ces travaux se sont inscrits dans cette même préoccupation d’éviter que l’Union élargie ne dérive vers une zone de libre-échange. L’Union s’est fixé comme ambition de renforcer la cohésion intérieure et de garantir le fonctionnement efficace de ce vaste ensemble de dimension continentale.

L’Union se montre capable de mettre en œuvre concrètement une nouvelle philosophie des relations internationales : unité et multiplicité, communauté de valeurs et différences seront davantage encore les traits constitutifs de l’Union. « L’Europe — son histoire récente — est la reconnaissance des identités et des différences. L’Europe élargie sera la première tentative de construire un nouveau type de citoyenneté à l’échelle continentale et elle sera le plus fort multiplicateur des droits des citoyens et de la puissance des États » (cf. discours devant le Parlement à Strasbourg le 6 novembre 2002).

Les 75 millions de nouveaux citoyens de l’Union ont un revenu qui représente en moyenne 40 % de celui des Quinze. Aussi les conditions de l’adhésion, qui incluent la reconnaissance de l’acquis communautaire, s’accompagnent d’une aide financière fixée à 10 milliards d’euros en 2004, 12,5 milliards en 2005 et 15 milliards en 2006. Cette aide devrait permettre le rattrapage progressif des économies des nouveaux pays dont certains ont des taux de croissance soutenus. L’intégration commerciale est déjà en grande partie achevée entre les Quinze et les Dix grâce à la libéralisation des échanges décidée dans les années 90 et aux mesures de réforme interne prises par les gouvernements des Dix.

Pour clore cette esquisse historique :

> Les 454 millions de citoyens de l’Union élargie à vingt-cinq États devraient sont rejoints, en 2007, par les Roumains et les Bulgares selon les objectifs fixés à Copenhague.

Quelques questions au sujet de l’UE : 1. n’est-ce pas une nouvelle forme de colonialisme post-démocratique aux allures libérales ? 2. N’est-ce pas une contre puissance fasse aux Etats-Unis, l’Inde, l’URSS, la Chine pour mieux compléter la machine du proto-capitalisme. 3. N’est-ce pas une contre puissance et volonté de prendre place sur le marché mondial d’un point de vue technique, technologique, économique, stratégique, politique, idéologique dans le sens d’un accroissement des destructions et amoindrissement des ressources naturelles. 4. Dans le phénomène Europe n’y a t-il pas une forme de consensus parlementaire, libérale, économique allant dans le sens du capitalisme. Une économie de marché ?

L’Europe ne répond t-elle pas au système dynamique du capitalisme dont la loi première et essentielle est accumulation du capital ? La satisfaction d’anciens besoins en crée de nouveaux auxquels répond l’importation de produits étrangers, les économies nationnale deviennent dépendantes les unes des autres : les productions culturelles, les idées, les créations circulent également rendant « les particularismes nationaux de plus en plus impossibles » (MARX).
La nécessité de dévoiler toutes sources de profit et de trouver sans cesse de nouveaux déboucher impulse le work-in-progress de la mondialisation au rythme de multiples amélioration : télécommunication, transport, habitations, conditions matérielles et immatérielles. Les matières première proviennent de régions de + en + éloignées et la concurrence européenne et internationale détruit les vieilles industries nationale. La production ne peut plus être seulement consommé dans la pays même mais exportée.

> G. BALANDIER / G. LIPOVESTKY

Georges Balandier (sociologue et anthropologue) dans son livre Le grand dérangement montre comment l’individu est ici-et-maintenant dans l’ère d’une surmodernité - suractivé. Balandier montre que vous vivons l’extension planétaire, faisant du monde un village global, ou le lien social ne passe plus maintenant que par la globalisation et la mondialisation. Mais aussi par l’accumulation des images réelles ou fictives.

La question que nous devrons nous reposer : qu’est-ce que vivre et surtout comment vivre ? Réseau, rhizome, entremêlement et entrelacement. Des mondes existent qu’ils soient réels, virtuels, poétiques, romanesques ou en devenirs. Nous parlerons de la modernité actuelle comme société du plaisir et de la suractivité à laquelle on peut op-poser une AUTRE infra-mince, en devenir dans l’exercice de la non-consommation mais de la réflexion, prise dans l’exercice du corps – des affects et des percpets, de l’esprit (entendement / raison) et du langage tel qu’il se dit et s’écrit.

Le n-n monde appartient à la sur-modernité mais il s’en détache. La surmodernité provient de la modernité mais s’ouvre devant nous de nouveaux espaces de vies et de nouvelles manières d’habiter le monde. Des espaces formés d’autres espace dans un agencement précis présentant des relations différentes de l’humain et de l’intersubjectivité – de l’être-ensemble. Le monde se donne à voir, à saisir et engendre des accumulations d’images, de sons, de bruit et des langages. Que retient-on et que comprend t-on ?

Pour une autre figure de l’être-là. Car : « au moment même d’un triomphe célébré avec le cortège de ses réussites – jusqu’aux degrés extrêmes de l’immatériel par le moyen des nouvelles technologies, jusqu’aux pointes extrêmes atteintes dans les autres espaces sous le regard des voyeurs de cosmos -, l’homme surmoderne apparaît démuni et désorienté » - c’est bien là ajoute Balandier le paradoxe de l’homme toujours plus conquérant du monde. Bonheur paradoxal selon G. Lipovestky.
Homme fatigué, stressé, atteint par les conséquences ou les effets du proto-capitalisme - par les violences et les logiques de consommations.

La culture et l’industrie culturelle contribuent au fait qu’un produit puisse, devenir presque entièrement une marchandise. Tenant compte des offres du marché local ou mondial, et non pas des modes de vies, ni même de chaque force dans les multiples civilisations.
Mobilité des individus ou des êtres-là, étant donné la société devenue véhiculaire et mobile. Effets de la mondialisation et de l’Europe. Monde numérisé constitué de réseaux et de machines qui effacent les identités propres. Perte du social appréhendé comme libération-effacement des forces, et des relations entre les individus. La jouissance comme moteur et fin. L’individualisme et la propriété capitalistique comme enjeux majeurs et définitionnel de l’individu à l’ère post-moderne.

Société post-moderne – conséquence : perte du social appréhendé comme réalisation d’une nouvelle forme d’individualisme. Mais aussi accélération des forces motrices dans l’exercice proto-capitaliste : forces économiques, communicationnelles, l’intérêt des médias. Monde fracturé entre les puissants et les impuissants sacrifiés dans le jeu de la surmodernité techno-économiste.

Georges BALANDIER affirme que l’Amérique est le modèle de la post-modernité en tant que celle-ci nourrit une puissance fondée sur son pouvoir de domination. L’Amérique est néanmoins une démocratie et il conviendrait donc de s’interroger sur le sens ici-maintenant de ce terme. Dans la post-modernité les besoins répondent à une logique d’accroissement des valeurs, des biens, des technologies, des besoins pour répondre à la logique du proto-capitalisme. Alors que faire ? Résister.

Paul VIRILIO remarque qu’il y a une accélération du monde numérisé maintenant peuplé d’êtres virtuels vient produire une enveloppe, ou une couverture du monde réel. Un double en instance de le remplacer. Existence de pratiques sociales, toujours plus nombreuses allant du travail, au divertissement, du jeu aux loisirs, du commerce des choses et des services jusqu’à la manipulation des opinions, des affects et des phantasmes ou des rêves. Manipulation sociale. Cet ensemble du progrès permet d’entrevoir le monde moderne par la montée en puissance des technosciences et des technosystèmes qui ne cessent d’accroître. Deux choses sont maintenant à retenir : le réel devient virtualisable et le virtuel réalisable et en résulte la situation d’éprouver le virtuel et non plus le réel. Qu’advient-il du réel ? Lacan / badiou.

Interrogations sur ce qui constituent la post-modernité, dans son devenir mégalopole et virtuel - « comme un temps des grands ateliers de l’industrie naissante » (Balandier). Généralisation de la mobilité en exploitant les réseaux, les télécommunications, les différents axes et accès aux nouvelles technologies du virtuel dans un système démocratique moteur d’exaltation et d’excitation. Comme l’affirme parfaitement BALANDIER-après-DEBORD, il faut bien saisir « les scènes actuelles de la vie quotidienne (qui) sont surexposées aux lumières et aux couleurs artificielles, aux images partout transmises indissociables de l’homme contemporain qu’elles accompagnent constamment en devenant “portables” . » Le virtuel est portable et transportable c’est même sans doute cela qui constitue son essence. Le réel où est-il ?

DEBORD dira que : « On ne peut opposer abstraitement le spectacle et l'activité sociale effective ; ce dédoublement est lui-même dédoublé. Le spectacle qui inverse le réel est effectivement produit. En même temps la réalité vécue est matériellement envahie par la contemplation du spectacle, et reprend en elle-même l'ordre spectaculaire en lui donnant une adhésion positive. La réalité objective est présente des deux côtés. Chaque notion ainsi fixée n'a pour fond que son passage dans l'opposé : la réalité surgit dans le spectacle, et le spectacle est réel. Cette aliénation réciproque est l'essence et le soutien de la société existante. »

Etre postmoderne dans les mégalopoles nocturnes, embolies du trafic routier, agitation et mouvement impersonnel des foules grandissantes, Sur-exposition spectaculaire du luxe marchandisé, mise en scène de la vie populaire. Sons et lumière dans une société du spectacle grandissant ou le corps devient lui-même aussi surexposition impersonnelle.

Rappel : badiou (le matérialsime dialectique dans l’affirmation : « il n’y a que des corps et des langages) après Marx et Derrida-Lévinas (pour l’ouverture éthique).
Quelques autres THÈMES présents dans la pensée de Jacques DERRIDA, tel que : la justice, le pardon, l’hospitalité, le don : celui de l’éthique.

> Humanisme radical cf. le philosophe J-P. GALIBERT

Humanisme radical ne peut quant à lui eksister uniquement parce qu’il y de l’AUTRE. Cet autre est celui à qui l’on doit quelque chose : dette, compassion, regarde-touché. Espace de l’être ensemble dans le champ de la rencontre avec l’autre et les autres, tous les autres sans différenciation aucune. Nouvelle relation entre toi-moi / moi-toi : vous. Problématique de la co-existence et de la co-appartenance. Architectures, économies, arts et créations, urbanismes.

Dans notre état de la post-modernité s’étendent les foules dans les villes et mégalopoles. Des accumulations hyperboliques de l’enchevêtrement de construction et déconstruction. Des échangeurs de mouvement de marchandises, d’informations voient apparaître une scission entre BANLIEU et VILLE - entre le dedans et le dehors. L’extérieur et l’intérieur. Rapports de pouvoirs sous l’angle : habitat, confort, culture. Apparition des inégalités dans le monde issu et porte la fracture sociale du temps. Proto-capitalisme. Comment faire monde pour qui ?

François ROCHE (cf. Te(e)n Years After) : « Il nous faut réinventer une architecture, animiste, sensuelle, primitive, politique, antidote aux aveuglements d’une modernité bavarde, à la fois optimiste et lucide face aux constats d’inquiétude d’une planète en feu. Réinventer une architecture, nullement pour relancer un style, une école, une théorie à vocation hégémonique, mais pour recomposer, dans les conditions d’aujourd’hui, l’énonciation même de notre métier. Les paysages, fussent-ils urbains, périphériques, naturels ou labourés ont des codes topographiques, affectifs, climatiques. C’est à travers ces lieux et ces milieux qu’il nous faut opérer. Évidemment, leurs constitutions ne se livrent qu’à ceux qui prennent le temps d’y rester, parfois même d’y vivre. Le « code génétique de la territorialité » n’est pas une recette à estampiller, un label politically correct, pour yuppies en mal d’idéologie mais un processus de contact à renouveler sur chaque expérience. »

François Roche, R&Sie.

N-n monde. Dans ce nouvel espace de la civilisation, celui de la surmodernité inauguré au cours du second 20ème siècle, l’urbain devient la forme dominante de la vie en société. Une forme livrée à l’imagination et à la créativité des architectes et des urbanistes permettant d’entre-voir le nouvel espace ou lieu de l’homme en ce nouveau siècle.

François ROCHE : « Territorialiser l'architecture, afin que le lieu retisse un lien social, culturel, et de fait esthétique, c'est l'enchâsser dans ce qu'elle s'apprêtait à détruire, c'est extraire des paysages (fussent-ils urbains ou non) la substance d'une construction, non seulement au regard des climats, des matières, des perceptions et des affects mais aussi des espèces corporelles qui l'habitent (…). Le concept de l'habitat social n'est pas un produit statique mais fonction des climats sociaux et de leur évolution. Que nous soyons aujourd'hui à un carrefour où le temps n'est plus donné à priori en prêt bancaire sur 20 ans mais à construire, à capitaliser en temps réel, n'est pas sans remettre en cause le système de production. Que chacun puisse accéder à l'édification de son « home », dans une structure familiale évolutive et incertaine, est incompatible avec l'idéal clé en main développé en France depuis l'après-guerre dans le logement social. Induire une proportion d’inachèvement dans un bâtiment, c’est on s’en doute un peu contradictoire avec l’image que l’on projette sur notre fonction. »

Espace écume, étang, l’île déserte, le n-n monde.

Imaginons une autre forme de propriété, au sens deleuzien, une nouvelle capacité de faire monde, de réagir en fonction de ses propriétés au sens non-capitalistique du terme. Le propre de chacun en tant qu’il peut être capable de créer un monde, d’y donner du sens et de le faire partager non pas à tous mais en fonction de ces propriétés-là pour créer et penser un monde possible. Ce partage sensible nommons le : relations réelles entre les étaants eKsistants dans ce n-n monde. Donc non pas mondialisation et domination du capital mais, résistance au présent marchand dans l’éloignement de la relation-marchandise comme mode d’existence fétichisée de la valeur.

> P. SLOTERDIJK

1. Espace - le Chirotope (qui) enveloppe le domaine des actions humaines. Espace tout autant politique, esthétique, économique, sociale. Il s’agit plus simplement de l’accessible au temps présent. Le chirotope est le premier espace – atmosphérique et terrestre – par lequel chaque action des individus (êtres-ensembles) aura une répercussion sur l’environnement de l’espace mondial.
Ainsi cet espace virtuel doit s’inclure dans un espace plus large la SPHÈRE ou la zone, les deux espaces sont liés, mais ne doivent pas êtres fixent. Plus simplement cet espace pourra être non entièrement public ni privé mais partageable entre différentes personnes – une association, un local, un centre d’aide, un lieu de discussion, un café, une bibliothèque, un cinéma.

2. Phonotope ou Logotope : espace sonore dans lequel nous échangeons des voix, des sons. Espace virtuel et réel dans lequel chacun peut être, plus ou moins conscient, de ce que l’autre dit. Le Logotope est donc un espace dans lequel virtuellement et réellement on peut entendre différents niveaux de langage : a - télévisuel, communicationnel (comme celle d’informations), b - espace dans lequel l’on peut entendre et comprendre le passage d’une Idée, d’un Concept. Non pas la fête de la musique mais des espaces intelligents de communication.
Mais aussi le Logotope qui inclut un espace sonore inaudible comme dans 4.33 de Cage, pièce silencieuse pendant laquelle les musiciens ne jouent pas. Cette pièce souligne plus que n'importe quelle autre l'importance qu'accorde John Cage au silence considérant le silence comme une vraie note et après lui Morton Feldman (+ d’autres). Importance du silence et du non-dit, importance du vide et du rien – du néant avec Badiou-et-Sartre. Art minimal, land-art / Arte Povera. Exercice du retrait.

3. Hystérotope : est un espace ou nous pouvons avoir le sentiment d’appartenance à un certain genre de communauté : intellectuelle, artistique, économique, politique et sociale. Espace qui permet de voir et de délimiter les genres et les manières de vivre, d’êtres ensembles, manières de se comporter - qui pourraient alors logiquement se rattacher à soi. Je comprend l’autre et l’autre me comprend dans l’espace hystérotopique.

4. Thermotope = espace communicationnel ou les êtres-ensembles cohabitent. Espaces de conforts et d’inconforts. Espaces fluides et énergétiques là où passe des sensations que nous pouvons éprouver ensembles. Nous sommes ensembles et éprouvons un certain genre de sensations et d’appréhensions voir de compréhensions.

5. L’érototope, organise le groupe comme un lieu d’énergies. Espace ou les affections et les perceptions traversent. Désir et plaisir : pulsion de moi envers les autres et des autres envers moi.

6. L’érgotope = espace de répartition des forces, de travail, de production. Espace lié au stress au travail, à l’espace familial, à conjugal, amical. Espace de compétition.

7. Mnémotope = espace protecteur de sa propre expérience. Espace défensif du soi et du moi, espace de désaliénation du bruit, du spectacle et de la consommation. L’ergotope permet d’être dans une bulle d’air protectrice et ouverte sur le monde. Couche protectrice nécessaire de l’être-à-soi du devenir-sujet-vérité. Une interface ou amortisseur entre le soi et le monde.

8. Théotope : espace où naviguent les esprits. Espace de croyance et de révélation. Les dieux et les esprits co-habitent ainsi que les croyances.
Choses à porté de main, là où les êtres mondiaux prennent des choses, des objets : être-dans-le-monde ne consiste pas seulement à exister - en tant qu’individus sensibles et affectés. Ni seulement comme des êtres doués de désirs et de sentiments, mais aussi comme des êtres conscients de leurs utilités, et l’intérêt d’êtres dans le monde. Utilité des objets qui agissent. L’utilité d’une marche ou d’une démarche, d’une action. Utilité de dormir et de se lever, de s’éveiller. Utilité de se nourrir et de manière de consommer. À l’utilité s’ajoute la notion de décision et du caractère nécessaire des choses. Utilité de l’amour, utilité du désir, du plaisir, de la beauté et de la laideur, et les limites relatives pour chaque individu suivant sa culture – là où l’utilité d’une chose n’apparaît que relative à un groupe, un collectif, une civilisation, une culture - un contexte. Ce qui semble utile pour moi ne le sera pas forcément pour l’autre.

LA QUESTION : Comment t’engages tu et que dégage-tu dans et pour le monde ? Comment donnes-tu (ou donnez-vous) forme à une différence de valeurs (qui ne soit pas différence de richesse) – apparaît comme fondamentale pour l’apparition d’un n-n monde.
La question est aussi celle des lignes, des corps qui se déterritorialisent et reterritorialisation à chaque fois autrement et différemment. Enchaînements et correspondances.

ESPACE UTOPIQUE / HUMANISME RADICAL

La pensée utopique veut se tourner vers l’autre, dans la continuité du discours humaniste et existentialiste. En nous proposant là aussi de donner du sens au sens.
Si Deleuze refoule l’idée de communication essayons néanmoins d’entre-voir la possibilité d’une ré-ouverture (de celle-ci). Disons avec Nancy que le sens serait « communication », transformation, « circulation » qui, dans ce mouvement propre, permettrait l’ouverture possible du monde au monde (Immonde) - Capital.
L’idée de communication doit s’entendre comme partage sensible des êtres-là, en commun, et de chacune des existances dans des espaces de relations encore à inventer, à créer. Espaces compossibles.

Penser dans l’exercice d’un - éternel retour - est la pensée inaugurale de notre contemporanéité.
Impératif catégorique - dans l’exercice de l’espace utopique - est que nous puissions aller contre l’image au sens de la sur-re-présentation. Et de la sur-re-production. Contre l’image signifie contre le spectacle et le capital donc du côté de la fragilité.

La consommation poussée à son terme : un produit de la consommation n’est soumis à l’achat qu’en tant que déjà consommé. Décor du capital.
Dans le monde maintenant la ville devient mégalopole, sur-ex-posée toujours prise sous le fil du tissu urbain. Les foules s’étalent. Apparition d’accumulations hyperbolique dans les constructions. Échangeurs : mouvements, marchandises, informations. Puissance de la consommation au service de l’accumulation. Que faire ?

Avec Marx mondialisation et domination du capital concordent dans le sens du développement mondial de la sur-ex-position du Capital.

Apparition du terme de globalisation que Marx désigne comme présentation historique du Capital et qui ne consiste en rien d’autre qu’en la création par le marché de la dimension mondiale en tant que telle. Interdépendance de l’échange de la valeur sous sa forme-marchandise. L’ensemble est compris dans la production de l’humain.

Que faut-il faire pour être conscient de l’apparition d’un monde en devenir ? Conscient d’une libération sous l’existence de l’humanisme radical de l’homme, des hommes et des femmes. La valeur doit s’entendre par le biais de la question du propre et de l’identité mais aussi de l’authenticité. Valeur (non pas celle de la marchandise) mais celle de l’expérience, du sens et fondamentalement de la vérité.

Notre démarche en appel à l’exercice de la différance donnant lieu, dans l’exercice de l’humanisme radical à un regard porté sur les valeurs de chaque personne et de la dignité. Configuration sensible de l’humanisme.
Le monde tel que nous le voudrions espace d’en-jeux de liberté pour une phénoménalité de la valeur, du sens et des êtres-humains.

Le capital est confondu ou se confond avec l’enrichissement. Mais la richesse du monde n’est pas dans le capital, si l’on entend et comprend la richesse au sens noble du terme : la grandeur de l’âme, la grandeur de l’esprit, la grandeur d’une action ou d’un événement. Ici au contraire la richesse est donc celle du capital au sens ou il gagne en pouvoir d’accroissement lorsqu’il s’engage avec l’argent, le commerce, la finance. Apparaît la transformation des valeurs par celle du capital et de la société. Il ne reste dans ce jeu qu’une sur-ex-position et un changement des valeurs. Transformation des valeurs. Passage de la valeur du sens et de la vérité à celle de la marchandise et de la consommation.

Pénétrabilité et compréhension du monde : compréhension du sens du monde dans sa multiplicité. Les trois accents de la richesse post-moderne seraient : la surexposition, le capital, la marchandise dont les corps sont le corps travailleur, le corps exploité enfin le corps au monde des sens. Il s’agit pour nous de saisir le monde au-delà de sa représentation soit au-delà de sa spéculation.

Science, politique, esthétique, éthique dans le même sens de créer un monde possible pour l’habitus du sens du monde. Espace de compossibilité, espace de socialité, espace fluide.
La question revient comment t’engage-tu dans le monde ? avec le monde et dans le monde ? Comment veut-tu faire partager ton monde ? Engagement artistique, engagement philosophique de la pensée.

Humanisme radical sous ces formes déjà énoncées renverrait à ce que Kant nomme « humanité raisonnable » comme procès (projet) dans un processus à venir.

Nous pénétrons dans l’hypermonde c’est-à-dire une hyperbole du monde qui n’est pas le monde. Monde à domicile avec ses techniques. L’ensemble de la société capitaliste nous tend ces services après la marchandise. Contentons-nous dès à présent d’observer et de regarder notre vie.

Dans le monde de l’hypermonde, l’homme n’est plus animal raisonnable, mais devenu animal ludique le je-pense laisse apparaître un jeu-pense. Négativement dont l’existence du sujet n’est donc plus qu’une place quelconque dans un récit, un conte, une fable, un rôle à jouer. Aucune authenticité.
Qu’elle est ma place dans le monde ? Qu’est-ce que l’homme dans le monde ? Questions qui nous renvoient à l’existentialisme tout comme à l’humanisme (radical ?)

Hypermonde aussi parce qu’il y a maintenant l’existence du monde (service) à domicile. La télévision au moment des informations (à l’instant a priori le plus réel et informatif) nous télévoyons passivement lorsqu’on nous présente parfois l’horreur – on nous offre un spectacle sans danger. Terrorisme télévisuel nous plonge dans cette hyperbole de l’hypermonde (immonde).

Allumer la télévision nous fait entrer dans un monde sans dehors. Entrer dans un hyper-monde de la même manière que nous entrons à l’hypermarché pour y circuler et y faire des achats. Publicités, informations, fictions, jeux et commerce tout y coexistent et y co-habitent. Tout s’y mélange et s’y mêle fait que le vrai monde n’est peut-être maintenant que celui-là : celui que nous regardons passivement à la télévision. Maintenant nous ne regardons plus le monde tel qu’il est ou eKsiste réellement mais nous le télévoyons. Nous le téléregardons. Nous télévisionons. La télévision, Internet fait que nous découvrons cette nouvelle faculté humaine entièrement synthétique ou la vraie perception et l’imagination cessent d’exister. Création du terme télé-voir. Surexposition = hyperexistence supposée et manifeste de ceux qui passent à la télévision.

L’humanisme radical ira droit contre toute forme d’excès radical de l’ex-pulsion : racisme et idéologie négative. Contre toute forme de déshumanisation et d’aliénation. Contre le mal et le mal radical. Contre la guerre et la guerre totale. Contre la guerre marchande de l’exploitation du monde capital. Contre les armes de destruction (bactériologique ou chimique) du reste déjà employées à Hiroshima et Nagasaki. Contre l’anéantissement des être-là, humains, hommes, femmes, enfants, vieillards de toutes races et de tout pays confondus. Contre l’inceste, le meurtre et le viol.

L’humanisme radical pris dans cet espace utopique se propose d’eKsister en dehors de l’exercice du capital et donc de son unité fatale, indissoluble et fatale du cercle du pouvoir et de l’argent. Ce cercle extrême et entièrement dépourvue de tout humanisme et de toute humanité. Pouvoir = argent. Pouvoir = échange. Pouvoir = marchandise. La philosophie de l’argent pourrait passer par ceci : temps = argent. Et ce principe que “l’argent ne fait pas le bonheur mais y contribue” nous indique un certain rapport négatif au monde. Mais il ne saurait exister de monde sans argent. “L’argent n’a pas d’odeur” : l’argent a une valeur indépendamment de toute provenance ou préexistence.

Posons là l’être comme utopie ou atopique. Posons un dire-écrire qui soit un devenir proprement utopique et atopique. Posons là l’idée qu’un objet, un assemblement d’objets, un mot ou un assemblement de mots. Une installation, une danse-performance, une pièce de théâtre, un film, une histoire, un agencement puisse véritablement déployer, en puissance de concept l’atopie ou l’utopie. Imaginons qu’il soit possible d’ouvrir ce monde possible - atopique ou utopique – (politiquement nommé humanisme radical conscient dans l’espace européen en place et enjeu) de s’agencer. Dans ce
cas précis nous dirons que l’espace ainsi créé, l’agencement est le lieu et l’affirmation d’une possibilité d’eKsister d’entrer en résistance contre le régime ultra-esthétique du capital.

Dans notre espace, la raison sera la mesure de l’humanisme radical. Le langage sera la mesure de l’humanisme radical. L’être sera la mesure de l’humanisme radical. La liberté d’expression. Liberté d’action. Liberté de dire et de penser.

Créer le monde par ceci (pour réfuter le monde marchand du Capital), car :
« Créer le monde veut dire : immédiatement, sans délai, rouvrir chaque lutte possible pour un monde, c’est-à-dire pour ce qui doit former le contraire d’une globalité d’injustice sur fond d’équivalence générale. Mais mener cette lutte précisément au nom de ceci que ce monde sort de rien, qu’il est sans préalable et sans modèle, sans principe et sans données, et que c’est exactement cela qui forme la justice et le sens du monde.
Mais, encore une fois, créer comme une lutte, qui tout en luttant – par conséquent en cherchant du pouvoir, en trouvant des forces -, ne se donne pas pour fin l’exercice du pouvoir – non plus sa propriété -, qu’elle soit collective ou individuelle, mais qui se donne pour fin elle-même et son agitation, elle-même et l’effervescence de sa pensée en acte, elle-même et sa création de formes et de signes, elle-même et sa communication contagieuse comme propagation d’une jouissance qui ne soit, à son tour aucune satisfaction acquise dans une signification du monde, mais l’exercice insatiable et infiniment fini qui est l’être en acte du sens mis au monde. »

Quelques CONCEPTS pour une théorie des espaces là ou, les êtres-là vivent ensembles comme autants de sujets-des-vérités qui pourront logiquement co-habiter au 21ème siècle. Co-habiter et établir les conditions d’une citoyenneté, d’une civilité communes à des habitants de multiples origines, et cultures créer un espace public où se croisent les différences. Comment se connaître et se reconnaître ?



BIBLIOGRAPHIE sélective

Philosophies
BADIOU Alain,
Le siècle, Paris, éd. Seuil, 2005.
BALANDIER Georges, Le grand dérangement, Paris, PUF, 2005
DELEUZE Gilles et GUATTARI Felix,
L’anti-Œdipe – capitalisme et schizophrénie, Paris, éd. Minuit, 1972-1973.
GALIBERT Jean-Paul, Invitations philosophiques à la pensée du rien, Paris, éd. Léo Scheer, 2004.
LIPOVETSKY Gilles, Le bonheur paradoxal – Essai sur la société d’hyperconsommation (paru récemment en 2006).
NANCY Jean-Luc,
La création du monde ou la mondialisation, Paris, éd. Galilée, 2002.
Le Sens du monde, Paris, éd. Galilée, 1993.
NEYRAT Frédéric, Surexposés, Paris, éd. Lignes et Manifestes, 2004.
RANCIÈRE Jacques,
La mésentente, politique et philosophie, Paris, éd. Galilée, 1995.
SLOTERDIJK Peter,
Écumes, sphères III, sphérologie plurielle, Paris, éd. Maren Sell, 2005.

2 comments:

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